Entre 2021 et 2022 selon le Recensement général des entreprises (RGE), 66 662 entreprises ont été recensées au Gabon, soit 43 544 dans la seule province de l’Estuaire. Cette distanciation est cependant source de disparités en termes de développement économique et social dans le pays.
Cette dynamique traduit l’engouement des populations à l’égard de l’entrepreneuriat, politique autrefois au cœur de la stratégie de développement du pays pronait opar l’ancien président de la République, Ali Bongo Ondimba, déchu le 30 aout 2023 en raison des irrégularités lors de l’organisation des dernières élections présidentielles. Dans l’implémentation de celle-ci, il semblerait que la mayonaise soit mieux passée dans la province de l’Estuaire qu’ailleurs.
A elle seule, la province concentre 63% des entreprises recensées, soit 43 544 des entités. Derrière l’Estuaire se trouve la province de l’Ogooué-Maritime avec ses 7172 entreprises recensées. Puis suivent les provinces du Haut-Ogooué avec ses 4 774 entreprises, du Woleu-Ntem avec ses 3 941 entreprises et de la Ngounié avec ses 2179 entreprises recensées.
Le Moyen-Ogooué (1716 entreprises), l’Ogooué-Lolo (1370 entreprises), l’Ogooué-Ivindo (1093 entreprises) et le reste, se partagent elles, le bas du tableau.
Nécessaire dans la compréhension de la dynamique économique qui s’opérere dans le pays, notamment en matièer de présence des entreprises dans certaines parties du territoire, ce recensement permet tout aussi subtilement d’apprécier les points d’achoppement du sous-développement du tissu économique national. Certes, le panorama du recensement fourni par le ministère de l’économie ne donne pas tous les paramètres pouvant apprécier cette réalité, mais il a le mérite de faire comprendre la situation en fonction des pôles géoéconomiques et des facteurs inhérents.
Ainsi donc, ce n’est pas fortuit que la province de l’Estuaire concentre le gros de la présence des entreprises localisées dans le territoire national. A elle seule, cette province concentre environ 800 000 individus des 2 millions d’hbaitants que compte le Gabon. De plus, c’est au sein de cette province, du fait des facteurs tels l’exode rural et du manque de politique d’aménagement du territoire efficace, que se confrontent les flux économiques les plus importants du pays. Un gabonais sur deux vivant en effet dans cette province, ils sont plus en crin à développer des activités dans cette partie du pays qu’ailleurs à cause de certaines faciliter.
A l’intérieur du pays, deux facteurs, l’inexistance de politique d’aménagement du territoire et de décentralisation favorisent le sous-développement des entreprises. Les marchés ne sont pas assez attractifs et les rigidités administratifs et politiques plus présents poussent les hommes d’affaires à regarder ailleurs. Face à un tel environnement, peu d’entrepreneur n’osent s’aventurier sur des terrains aussi glissants. Au risque de faire des investissements à nul. Voilà un tableau qui devrait orienter la gouvernance des nouvelles autorités de la Transition.
Flaury Moukala