Moteur de l’économie de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), les transactions transfrontalières mobile financière entre le Cameroun et le Gabon ont atteints la barre de 60,5% en 2022 selon un récent rapport sur les services de paiement de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) .
En monnaie cela représente 42,3 milliards de francs CFA de mouvements financiers du Gabon vers le Cameroun, contre 2,5 milliards de francs CFA du Cameroun vers le Gabon. Ces transactions sont effectuées à 95% depuis le Gabon au bénéfice des clients camerounais.
Selon le rapport de la BEAC, ces transactions sont faites via le service de monnaie électronique, le mobile banking, à travers la plateforme du Groupement interbancaire et monétique de l’Afrique centrale (Gimac) qui est partenaire avec les opérateurs de téléphonie mobile des pays de la zone.
Pour les experts, cette disproportionnalité des transferts entre le Gabon et le Cameroun et vice versa, et ce veto des deux pays sur le reste des pays membres s’explique par la forte présence des camerounais au Gabon, constitués majoritairement d’opérateurs économiques. « C’est tout à fait normal que cette diaspora qui a de la famille au Cameroun et qui a des bases au Cameroun face des transferts de fonds vers leur pays », note Honoré Justin Mondomobe, Expert camerounais en intelligence économique approché par Africa 24.
A contrario, peu de transferts partent du Cameroun pour le Gabon du fait notamment du peu « de ressortissants gabonais résidents au Cameroun » justifiant cette « disproportionnalité des transferts de fonds ». S’ils ne sont pas à minimiser, ces transferts de fonds participent à la création de richesse et à la dynamisation de l’économie de la Cemac, tout en permettant aux pays de cette région d’avoir un certain volume d’échange intra Cemac.
Pour l’expert Camerounais, la nécessité d’intensifier ces transactions dans le cadre de l’union monétaire s’impose comme une urgente nécessité.
Flaury Moukala