Au Gabon, le déficit en enseignants des matières scientifiques bat son plein dans les lycées et collèges. Une situation dommageable pour les élèves en classe d’examen qui ne savent plus à quel sein se vouer.
Selon la direction d’Académie provinciale de l’Estuaire, la province accuse un déficit de 6380 heures en mathématique, soit plus de 100 enseignants dans cette discipline. En science physique, le déficit s’élève à plus de 1360, soit l’équivalent de 50 enseignants.
La province de l’Estuaire n’est pas la seule touchée, puisque selon les informations en notre possession, le problème touche aussi d’autres localités du pays. C’est le cas de la province de l’Ogooué-Lolo où à Iboundji, lassés de cette situation, les élèves du lycée public Paul Moukambi sont montés au créneau pour revendiquer les enseignants dans les matières scientifiques.
Conséquence, une fois en classe d’examen, nombre de ces élèves, en grande majorité candidats au Brevet d’étude du premier cycle (BEPC) et au Baccalauréat, accusent des lacunes dans ces deux disciplines. Durant leur parcours, certaines élèves du Collège Georges Mabignath par exemple n’ont pas eu d’enseignants de mathématiques en 5e et 6e. Ayant sollicité les services des vacataires, les dirigeants de l’établissement ont préféré les affectés pour les classes d’examens.
Autre bémol, ces derniers étaient payés grâce aux contributions de l’Association des parents d’élèves (APE) dont les montants variaient entre 2000 et 5000 francs CFA par parent. Avec la mesure du CTRI interdisant le paiement des frais d’inscription, cette contribution a été supprimée privant les élèves d’enseignants.
« Avant, c’est l’association des parents d’élèves qui appuyait les établissements dans le paiement des charges liées aux vacations, suite au déficit d’enseignants existant. C’était le cas par exemple au niveau de Mabignath. Aujourd’hui, puisque le paiement des APE a été prohibé par le président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, de nombreux établissements sont dans l’incapacité d’assumer cette responsabilité. Ce qui conduit à la situation dans laquelle se retrouvent les enfants en classe d’examen », a conclu un parent d’élève.
Flaury Moukala