Alors que les responsables du Parti démocratique gabonais (PDG) ont programmé la tenue d’une réunion stratégique avec certains de leurs membres demain, mercredi 08 novembre 2023 au siège du parti situé au quartier Louis de Libreville, capitale gabonaise, certains membres de ce parti expriment déjà leur mécontentement du fait que certains soient exclus de cette réunion. C’est le cas de Eyinga Brice Liviu, Membre du bureau politique (MBP) de la Djoué (Onga) qui nous a d’ailleurs accordé une interview.
Reflets Gabon : Bonjour Monsieur Eyinga Brice Liviu. Le Parti démocratique gabonais (PDG), votre formation politique, vient d’annoncer la tenue d’une réunion dite « stratégique » restreinte. Que pensez-vous de cette initiative ?
Eyinga Brice Liviu : Bonjour et Merci de l’opportunité que vous me donnez de m’exprimer sur les activités du parti. À l’issue des élections du 26 août qui ont vu une fois encore le sacre du PDG, les militaires ont décidé d’interrompre le processus électoral pour des raisons d’irrégularités ont-ils dit. Depuis lors, si quelques membres, à titre personnel, ont fait l’objet de procédures judiciaires, c’est le cas du Camarade Steeve Nzeko Dieko, Secrétaire Général de notre parti, le parti n’a cependant jamais été astreint à une quelconque restriction. Ceci étant, la question que de nombreux militants désorientés me posent en ma qualité de Membre du Bureau Politique (MBP) est de savoir pourquoi ce silence ? Le parti n’existe-t-il plus ?
Pour répondre à votre question, je dirais que cette réunion est un énième coup d’État que le Camarade Oyoubi et sa clique d’assujettis font aux vrais militants et surtout à la jeunesse militante. Nous avons eu des premières occasions de nous réunir pour déterminer la clé de répartition et les camarades devant siéger aux deux chambres du Parlement. C’est en comité restreint que le Camarade Luc Oyoubi a choisi coquins et coquines. Mercredi, semble-t-il, une réunion va se tenir, l’annonce n’est visible sur aucun canal de communication officiel du parti. Cela démontre à suffisance qu’il s’agit d’un putsch orchestré pour servir Oyoubi et ses amis.
Le distingué camarade étant libre de ses mouvements, la question qu’on se pose aussi est celle de savoir, Oyoubi s’en réfère à lui qui est l’unique patron du parti ou il agit illégalement de son propre chef ?
Reflets Gabon : Vous êtes membre du bureau politique (MBP). L’occasion vous a-t-elle été donnée de prendre part à cette importante rencontre ?
Eyinga Brice Liviu : Je ne pourrais malheureusement pas prendre part à cette réunion, parce qu’elle n’est pas ouverte aux membres du Bureau Politique. Une fois encore l’audience est réduite pour des raisons que nous ne pouvons vous expliquer. Et pourtant, nous avons suffisamment d’espace au parti pour recevoir un plus grand nombre.
Reflets Gabon : Pensez-vous que cette réunion va remobiliser les troupes comme autrefois ?
Eyinga Brice Liviu : Depuis plus de 50 ans, le PDG a gouverné le pays. Autant d’années où nous avons œuvré pour l’émancipation d’un Gabon qui au sortir des indépendances était une bourgade pour l’amener au niveau où il est aujourd’hui. Si dans l’euphorie du changement de dirigeants, il est peu lucide d’évaluer ce parcours, nous avons conscience que beaucoup a été fait même si nous aurions pu faire mieux.
Ces dernières années, avec la maladie de notre Distingué Camarade Président Ali Bongo Ondimba, l’intrusion par effraction des jouisseurs dans notre parti a conduit à la démobilisation de certains vrais militants. Avec le coup d’État militaire, nombreux ont crû que cela déclencherait un électrochoc pour conduire à une révolution profonde de mentalités. Mais au regard de la façon cavalière d’agir des responsables du parti, je crains que la mobilisation ne soit pas forte.
Warren Okolo