Au Gabon, les États-Unis sont un partenaire essentiel dans l’accompagnement des personnes vivant avec le VIH/Sida. Cependant, la décision du département d’État américain de suspendre son aide en direction du pays devrait peser lourd sur ces personnes qui dépendent en partie des antirétroviraux qu’offrent les Américains.
Quelques jours après la suspension totale par les États-Unis d’Amérique de son aide en direction du Gabon, la presse locale semble moins complaisante à l’égard du pays Joe Biden, étalant le peu d’apport du partenariat entre le Gabon et les Américains. Au centre, le programme commercial de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) lancé en 2000, lequel offre aux pays éligibles le privilège d’un accès en franchise de droits au marché américain pour leurs exportations.
Si au Gabon, ce mécanisme est le plus en vue, ceux qui critiquent la décision des États-Unis et le peu d’intérêt qu’elle semble avoir sur le pays manquent cependant de mettre en lumière un pan important, celui concernant le soutien des États-Unis en médicament antirétroviral pour le soutien à la riposte au VIH/Sida. En effet, à travers le Programme de Prévention du VIH/SIDA du Département de la Défense (DHAPP) qui travaille directement avec le Service de Santé Militaire est complémentaire, les États-Unis soutiennent le Gabon sur ce volet.
En juin dernier, c’était déjà le cas avec un don de ARV pour répondre aux besoins des 27,000 personnes vivant avec le VIH, sous traitement, pour une période d’un an. Récemment, selon les dires d’une source, l’Association (à Libreville) des personnes vivant avec le VIH qui aurait en sa possession plus de 1000 ARV à distribuer entre les différentes personnes malades serait en attente d’un second geste de la part des États-Unis pour procéder à la répartition de ces médicaments. Il va sans dire que ce don pourrait ne pas leur parvenir.
En effet, en plus d’impacter des axes plus en vue comme l’économie, les relations diplomatiques et la démocratie, la décision du département d’État américain de suspendre son aide touche aussi la question sanitaire. Une décision qui pourrait avoir de lourds dommages chez les personnes vivant avec le VIH/Sida.
Flaury Moukala