Si de nombreux partenaires tournent le dos au Gabon en cette période critique et difficile de la Transition, la Chine, elle, joue la carte de la proximité en se proposant d’accompagner le pays durant ce processus complexe.
La Chine ne tournera pas le dos au Gabon. Partenaire multilatéral du pays avec qui il entretient des vieilles et bonnes relations diplomates, l’Empire du Milieu veut surfer sur la vague de la Transition en cours en se présentant comme un partenaire à l’écoute et sur qui les autorités gabonaises peuvent compter pour surmonter la période en cours consécutive au coup d’Etat du 30 août dernier. Une logique à l’opposé de celle des Etats-Unis qui après avoir réduit de moitié son soutien au Gabon, s’est récemment prononcé pour la rupture totale de celui-ci.
Alors reçu récemment en audience par le président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, l’Ambassadeur de la République populaire de Chine, Li Jinjin a été ferme sur cette question : « il n’y a pas de transition entre la Chine et le Gabon. Les relations se poursuivent et se portent bien ». Pour le diplomate, la solidité des relations sino-gabonaise qui unissent les deux pays date de plusieurs dizaines d’années. Aussi selon lui, « la volonté des autorités chinoises pour accompagner le pays dans son processus de développement en cette période de transition » est plus que jamais renforcée.
En surfant sur cette vague, la Chine se montre compréhensible et à l’écoute de la situation que traverse le Gabon, même si le dessein de l’Empire du Milieu cache en fait des intérêts d’ordre géostratégique qui visent à étendre son influence à travers le monde. Au centre de cette diplomatie tolérante, la question du projet de l’implantation d’une base militaire chinoise au Gabon, à la presqu’il Mandji, qui doit cependant requérir l’aval de Brice Clotaire Oligui Nguema. Un projet qui met en tension les Etats-Unis, la France et la Chine.
Stratégique, la Chine surfe sur les égarements diplomatiques des Etats-Unis qui, à défaut de se prévaloir le droit d’observer, ont d’emblée conjurer leurs relations avec le Gabon au dépend des intérêts diplomatiques qui ont animé le coup d’Etat du 30 août dernier. Temporellement juxtaposées, les deux prises de position vis-à-vis du Gabon interviennent dans un lapse de temps relativement court. La Chine s’étant servi du faux pas des Etats-Unis pour se montrer sur ses beaux jours à l’égard du Gabon. Pour les autorités de la Transition, il serait peut-être important de savoir apprécier ces deux situations et d’en tirer le meilleur parti sans toutefois compromettre les intérêts de la nation.
Flaury Moukala