Au Gabon, la cordonnerie est un métier bien connu du grand public dont la pratique semble être réservée aux expatriés. Pourtant, dans le fond, c’est un travail qui nourrit son homme au quotidien.
La cordonnerie, métier noble qui nourrit bien son homme au Gabon, mais dont les Gabonais ne s’y intéressent quasiment pas, au regard du constat fait par notre rédaction sur le terrain.
En effet, intéressée par le sujet, notre rédaction a fait une descente sur le terrain, afin d’apprécier la représentativité des gabonais dans ce secteur d’activité qui pourtant fait le bonheur des artisans qui s’y intéressent. Selon notre constat, sur 10 cordonniers rencontrés dans le Grand-Libreville, la majorité est curieusement des expatriés.
Et pourtant le métier de cordonnier n’est pas un art vulgaire. Il requiert de la créativité, de la technique, du sens de la responsabilité et de la patience et de la disponibilité, et du sens des affaires. Des qualités que l’on retrouve tout aussi chez les grands hommes d’affaires que compte le pays.
« La cordonnerie est comme tous les métiers qui existent dans ce monde. Il y a des jours durant lesquels le marché est meilleur et d’autres où il ne l’est pas. Il suffit de t’organiser. Car, je fais souvent 15.000 francs CFA/jour, comme il y a des jours où je fais moins de ce montant ou même plus », nous a confié Coulibaly, un cordonnier rencontré dans un quartier de Libreville.
Voici là une activité pourrait ne serait-ce que temporairement faire les affaires des demandeurs d’emplois. Car même s’il est très, le métier de Cordonnier nourrit son homme et lui offre des perspectives. Il pourrait à ce titre constituer une activité de décollage pour de nombreux jeunes gabonais en entendant un mieux dans le monde du travail.
Jeune gabonais, Ritch fait partie de ces jeunes gabonais qui ont embrassé cette activité sans rechigner, alors que le monde professionnel lui avait fermé les portes après sa sortie de prison. « A ma sortie de prison, des frères étrangers m’ont accueilli dans le domaine et depuis un an déjà, je trouve mon compte », a-t-il confié avec un sourire.
Si nombreux sont les Gabonais qui considèrent ce métier comme réservé aux personnes sans expérience professionnelle et académique, la cordonnerie fait cependant partie des formations proposées par le Centre de formation et d’enseignement professionnel (CFEP). Si à ce jour, le centre à former des dizaines de gabonais dans ce domaine, il y a qu’aujourd’hui il devient rare de trouver un gabonais qui met en pratique les savoirs acquis dans ce domaine.
Warren Okolo