Au Gabon, particulièrement à Libreville, la problématique de la carence des pièces de monnaies gagne chaque jour un peu plus du terrain, du fait de l’exigence souvent imposée aux clients par les taximen et clandomen d’en disposer en tout temps.
A Libreville, il est désormais impossible d’espérer emprunter un taxi ou un clando pour se rendre à une petite distance sans entendre « avec la monnaie » ou « vous avez la monnaie ? ». Ce, matin, midi et soir. La formule faisant désormais partie du vocabulaire préféré des transporteurs urbains est valable même pour des billets de 500 francs CFA. Un calvaire pour les clients qui parfois dans l’urgence d’un déplacement doivent se plier au diktat de ces derniers.
Mais où vont donc les pièces de monnaie ? Cette monnaie connaîtrait-t-elle une rupture ? A quand la mise en circulation des nouvelles pièces de monnaies eu égard à l’entrée en vigueur des nouveaux billets de banques ? S’il nous paraît difficile d’apporter avec précision des réponses à ces questions, tant les démarches protocolaires auprès des services de la BEAC ne permettent pas souvent de disposer des telles informations, des bruits de couloir font état d’un trafic de certaines pièces de monnaie, tant par les transporteurs urbains que par les libanais et chinois.
En effet, selon certaines indiscrétions, un trafic de pièces de cette catégorie de monnaie fiduciaire serait opéré à Libreville, notamment sur les pièces à double matière, particulièrement celle de 100 francs CFA. Une fois collectées, ces pièces seraient revendues pour nourrir un trafic dont nous ignorons encore la teneur. Les clandomen, taximen et autres seraient d’après des indiscrétions, les acteurs qui alimentent les trafiquants. Conséquence même à 22h, alors qu’un taximan ou clandoman boucle sa journée, ne soyez pas surpris qu’il vous demande d’« avoir la monnaie » pour vous transporter. Pour la BEAC cependant, le problème serait dû à la rareté de pièces.
Alors qu’une nouvelle gamme de billets à fait son apparition il y a moins de deux ans au sein de la sous-région Cemac, le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique Centrale (Umac) a lancé en mars 2023 « la création d’une nouvelle gamme des pièces conformément aux préconisations formulée ». L’objectif, juguler la carence de pièces de monnaie en cours afin de répondre à la demande. Plusieurs mois après, ces pièces sont toujours attendues. A Libreville, la carence continue de dicter sa loi au malheur des utilisateurs qui emphatisent.
Flaury Moukala