D’ici 2028, selon le Fonds monétaire international (FMI), la dynamique économique dans le continent africain sera portée par le Nigeria, l’Egypte, l’Afrique du Sud et bien d’autres. Le Gabon, malgré sa classification de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, ne sera que spectateur.
Face à un contexte mondial perturbé par des crises à répétition et sans cesse des conflits militaires, les analystes et observateurs économiques, dont le FMI demeurent pessimistes quant à la relance de la croissance économique mondiale. A croire l’institution, la croissance mondiale va ralentir, passant de 3,0 % en 2023 et 2,9 % en 2024, soit bien moins que la moyenne historique (2000–19) de 3,8 %.
A moyen terme, la reprise sera conditionnée par la stabilité du climat politique, sécuritaire et économique au niveau mondial. Si de nombreux pays et régions seront durement impactés par cette turbulence, le continent africain ne sera pas, même si les grosses économies de la région maintiendront le cap de leur dynamique. En effet sur le plan continental et suite à une nette progression du PIB cumulé de 38,64%, le PIB cumulé des 54 pays africains s’établirait à 4.110 milliards de dollars d’ici 2028. Il sera ainsi légèrement supérieur à celui de l’Allemagne pour 2022 (4.070 milliards de dollars), selon le FMI.
Le Nigeria, l’Égypte et l’Afrique du Sud tireront la croissance africaine grâce à la solidité de leur politique économique, notamment orientée sur l’investissement. Les pays d’Afrique centrale, fidèles à leur figuration, seront à la traîne. C’est qui est d’autant plus valable que dans le dernier classement du Top 10 des pays africains les plus riches d’ici 2028, aucun pays de la sous-région ne figure. Le Cameroun et le Gabon, malgré leur position de leaders ne sont que des figurants sur l’échiquier économique continental.
Cette classification est d’autant plus compréhensible que les pays tels que le Gabon, fragilisés par les crises sectorielles du pétrole de 2014, de la Covid-19 et du pétrole de 2020 ont vu leur croissance dégringoler année après année. Une spirale qui s’est accélérée avec le manque d’investissement public, l’attractivité des affaires et les mesures d’austérité imposées par le FMI. Conséquence, évalué à plus de 500 milliards de francs CFA avant la crise, le budget d’investissement a été taillé presqu’en deux. Ce qui a limité les marges de manœuvre de l’Etat dans un contexte où il était le plus attendu.
Flaury Moukala