Le pays, à beau être de petite taille, puisque ne s’étendant que sur une superficie d’un peu plus de 267.667 km², compte cependant un nombre important de provinces (9 au total) qui méritent que l’on en tienne compte d’un point de vue géopolitique lorsqu’il s’agit par exemple de constituer l’appareil administratif de l’État.
Au Gabon, il est difficile d’admettre que l’équilibre est une règle d’or dans les nominations. Qu’elles soient officielles ou officieuses, puisque reposant ou relevant presque toujours sur des critères à base ethnique, tribal, clanique ou encore régional. Le népotisme, la fratrie et autres « vices » ont pris hélas le dessus sur la notion de République qui implique que l’on soit avant tout au service de la Patrie. Ce qui suppose que l’on procède lors des nominations par exemple à un inventaire des collaborateurs pour ne pas donner l’impression que l’on est nostalgique d’une tradition léguée par nos devanciers qui, parce qu’animés par un instinct grégaire, ne s’entouraient, peut- être par souci de conservation de leur espèce, que d’oiseaux de même plumage.
Un constat est presque souvent revenu, celui selon lequel la quasi-totalité des cabinets ministériels est monocolore, ne présentant que des personnalités de la même ethnie comme si des femmes ou hommes des autres n’ont jamais été formées pour aspirer à des fonctions dans l’administration publique, dire que le Gabon compte une soixantaine d’ethnies. Comment de ce fait faire admettre à tous des valeurs telles celles d’unité et de solidarité nationale ? Qui sont de tout temps brandies comme socle du vivre- ensemble par les plus hautes autorités de l’État. Un savant dosage aurait pourtant permis de dissiper quelques malentendus, d’aucuns, Dieu seul sait s’ils ne sont pas nombreux, estimant qu’il y’a partout dans le pays des fils aptes, quoiqu’en nombre différent pour des raisons démographiques, à accomplir les mêmes tâches, pour que cela ne donne pas l’impression qu’il n’y a que certaines provinces qui soient capables de voir leurs fils, accéder à certaines fonctions dans l’appareil d’État. Et d’ailleurs, où a-t-on vu une société ne reposant que sur les mêmes individualités ?
Le Gabon doit- il s’accommoder d’une reproduction d’anciens schémas ayant démontré leurs limites parce qu’inopérants ? Loin de nous l’idée de penser que des personnalités, surtout compétentes, d’une même province dans une administration, soit mauvaise, mais simplement nous poser la question de savoir s’il n’y a pas intérêt, ne serait- ce que pour des raisons d’équilibre et d’équité, d’associer le plus grand nombre.
Nzamwil de Ndoumbou