Baptisé « Créer de la croissance pour tous grâce à de meilleurs emplois », le dernier rapport Africa’s Pulse publier durant ce mois d’octobre prévient sur les risques qui pèsent sur la mise en place des réformes au Gabon, alors que le pays connaît depuis le 30 août 2023, une Transition politique ayant entraîné la chute d’Ali Bongo Ondimba, le président de la République à la tête de l’Etat.
Le rapport de la Banque mondiale qui consacre son analyse sur la situation des pays de l’Afrique de l’Ouest, du Centre, de l’Est et Australe au cours des dernières années est formel sur la position du Gabon, les risques macroéconomiques et les défis de gouvernance qui pèsent sur le pays. Selon le rapport, « le récent coup d’Etat au Gabon risque de retarder les réformes nécessaires ».
Le pays, dont le rapport prévoit une croissance de +3% en 2024-2925 contre -3% cette année, voit ses indicateurs presque tous passés au rouge en raison des facteurs endogènes. Une situation accentuée par les sanctions infligées par l’Union Afrique, le Commonwealth, la CEEAC et bien d’autres. Pour contenir les conséquences de ces sanctions, le premier ministre, Raymond Ndong Sima et le président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema ont entrepris depuis le « coup de force », une campagne d’explication internationale pour rassurer les partenaires bilatéral et multilatéral.
En effet, reconnaît le rapport de la Banque mondiale, « les récents événements d’instabilité politique et les sanctions économiques qui en ont découlé ont assombri les perspectives de croissance dans les pays concernés. Ces événements suscitent également des inquiétudes quant aux retombées négatives sur la sécurité et les performances de l’économie, ce qui pourrait augmenter le coût du financement des programmes budgétaires. La perte de confiance des investisseurs, les sanctions et la restriction de l’accès au financement pourraient compromettre les performances en matière de croissance. »
Pour contourner ce présage, la Banque mondiale invite les autorités gabonaises à faire un aménagement macroéconomique en profondeur pour répondre aux urgences de la gouvernance du moment. Ce son de cloche semble avoir été entendu par les autorités qui travaillent à la restauration de la confiance vis-à-vis des partenaires internationaux. Celle-ci se traduit par la mise en place des réformes structurelles qui passent entre autres, par l’assainissement des finances publiques, lesquelles permettront de dégager des marges de manœuvres dans un contexte difficile. « L’assainissement des finances publiques tel qu’on l’entend c’est quoi ? Premièrement, c’est moins de déperdition financière. Nous y travaillons. Deuxièmement, nous sommes en train de travailler à améliorer la performance de la collecte dans les régis financières, notamment dans les collecteurs », a fait savoir le ministre de l’Economie, Mays Mouissi interrogé par Africa 24.
« Pour avoir un avenir qui soit profitable à tous les gabonais, il faut aller vers une croissance qui ne reflète pas uniquement les puits de pétrole mais qui soit une croissance beaucoup plus inclusive et qui montre qu’on a développé d’autres secteurs dans l’économie qui deviennent des relais de croissance », a conclu le ministre.
Flaury Moukala