Après avoir rendu visite à nombre de ses pairs des pays frontaliers du Gabon, tous francophones, le président gabonais de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris le chemin d’anciennes colonies belges, RDC et Rwanda. Comment expliquer cette diplomatie tous azimuts ?
Pour nombre d’observateurs, la dynamique qu’impulse le chef d’État gabonais a pour principale raison de ne pas maintenir le pays pendant longtemps coupé de la communauté internationale. Ce qui sonne vrai, même s’il y’a au- delà des préoccupations hautement politiques liées non seulement à la culture, mais aussi à une volonté d’ouverture et de partage reflétant le nouveau sens des rapports que se doivent d’entretenir, en dépit des contingences historiques, les États autrefois colonisés de l’hémisphère sud, condamnés à subir le diktat de « l’oppresseur« .
Nelson Mandela disait : « Ce qui est fait pour moi, sans moi, est contre moi ». Par expérience, cette phrase revêt une importance capitale, tant elle vient nous conseiller de prendre en main notre destin pour ne pas demeurer ces États qui continuent de se chercher au point de ne dépendre que de la dictée de ceux qui ont intérêt à ce que l’on soit éternellement à leur remorque. Il s’agit, croit-on voir sous ce prisme, non pas nouveau, mais visiblement révolutionnaire, d’une démarche du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) que dirige celui qu’il est convenu de désigner par l’expression « l’homme fort du 30 août« .
Deux arguments majeurs militent en sa faveur. Celui consistant à vouloir développer concrètement le Gabon et celui apparemment sous-jacent, sans pourtant l’être en vérité, d’améliorer quantitativement et qualitativement les conditions de vie des Gabonais. Il faut pour cela trouver une oreille attentive. Serait- ce celle d’un compagnon lointain, quand on se souvient par exemple de ce propos ô combien significatif du général de Gaulle « La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts » ? Une logique qui, même si elle s’avère vraie sous nos cieux, ne se manifeste pas ouvertement. Nos peuples étant mûs par un élan communautaire sans commune mesure et un sens naturel et altier de l’altruisme. Ici, pour reprendre l’ancien chef de l’État togolais Gnassingbé Éyadéma, il faut « aider son voisin à éteindre les flammes qui menacent de consumer sa maison si l’on veut éviter qu’elles ne se propagent à la vôtre« .
Nzamwil de Ndoumbou