Loin des traditionnels effets d’annonce, l’on peut à juste titre croire que le communiqué 021 du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) relatif au nouveau décret pris par le chef de l’État, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, participe de l’assainissement des caisses de l’État exsangues.
Pour une mesure forte, bien que les Gabonais en attendent encore bien d’autres, c’en est une. Qui l’aurait cru sous l’ancien régime où l’on était encore à reprendre passivement la formule d’Omar Bongo Ondimba « Le mouton broute là où il est attaché » ? Le Chef de l’Etat renonçant à son salaire, véritable coup de théâtre dans une République de goinfres insatiables ! L’assainissement des finances publiques tant clamé par les autorités était sans cesse battu en brèches par la majeure partie des responsables. Au nombre desquels ceux en col blanc qui ont toujours échappé, parce que bénéficiant des faveurs du prince, à toutes les opérations dites de moralisation de la vie publique dénommées « Mamba » et « Scorpion » sous l’ère Ali Bongo Ondimba.
On était loin d’imaginer ce qui va désormais se produire ! Réduire les charges de l’État, par exemple, suppose qu’il va falloir les inventorier, les classifier, les catégoriser, les spécifier, bref, voir parmi elles celles qui relèvent de l’essentiel et du superflu, afin d’enchaîner avec l’exécution des dépenses, tout en contrôlant désormais l’usage qui est fait du franc public qui prenait assez souvent une « destination inconnue« .
Qui l’aurait imaginé des parlementaires que l’on soudoyait pour faire passer une loi dépénalisant l’homosexualité au pain sec ? Et pourtant, c’est aujourd’hui ce qui semble être fait par Brice Clotaire Oligui Nguema qui vient de décider de la réduction des indemnités des députés et sénateurs. La suppression des fonds politiques et des primes de transport du 17 août qui s’accompagnent de la réduction de moitié, des indemnités de session des parlementaires dont les chambres sont désormais sommées d’élaborer un règlement financier fixant leurs ressources et leur emploi durant la période de transition, voici qui fait sursauter.
« Il était temps » doivent en cœur se dire les Gabonais, las de voir la chienlit s’installer dans leur pays qui ne manque pourtant pas d’atouts pour les amener à rêver. Tout est au crédit du CTRI et de son chef qui ont pris l’engagement de tordre le cou aux vieilles méthodes qui ont plombé pendant longtemps le développement du Gabon promis à l’émergence visiblement sans conviction par Ali Bongo Ondimba.
Nzamwil de Ndoumbou