Au Gabon, les nouvelles autorités de la Transition ont ouvert les recrutements au sein de la fonction publique. Cette décision intervient après plusieurs années de gèle. Pour la Confédération syndicale des travailleurs du secteur public, privé et Parapublic (Cosynap), cette mesure est une « bombe à retardement ».
En ouvrant les recrutements au sein de la fonction publique, le Comité pour la Transition et la Restauration des institutions (CTRI) met-il la charrue avant les bœufs ? Pour les syndicats des secteurs public, privé et public, il va de soi que oui. Selon eux, cette décision qui répond au souci de lutter contre le chômage serait même « une bombe à retardement ». La Confédération justifie sa position par le fait que « plusieurs dossiers ont été déposés bien avant et n’ont eu aucune suite favorable ».
Pour Joël Ondo Ella, Président de la Cosynap, « par cette explication, on peut comprendre qu’il y a un nombre excessif de personnes qui sont en attente d’intégration à la Fonction publique ». Pour le syndicaliste, il était donc judicieux pour les autorités actuelles de juguler d’abord cette masse en attente d’emploi, avant de se lancer dans recrutements.
Cette situation pourrait avoir pour effet d’exacerber la masse salariale et constituer un poids pour les finances publiques. Les autorités devront donc trouver des solutions idoines à la fois pour répondre aux engagements sociaux liés à cette activité et le juste équilibre entre ce nouveau facteur de dépense publique et les finances disponibles. Car même si on veut se le refuser, depuis la prise du pouvoir le 30 août dernier, certaines décisions publiques ont été prises à chaud, au-delà de la réalité des capacités financières du pays.
Andy Pascal Nguema