C’est un accueil peu enthousiaste qu’une grande partie des Gabonais a réservé à l’Assemblée nationale et au Sénat de la Transition.
Ces derniers qui attendaient de voir quelles personnalités devaient accompagner Paulette Missambo et Jean-François Ndongou, semblent déchanter, car pas assez convaincus de ce que leur rêve de voir émerger la volonté populaire soit réalisée. S’appuyant sur l’argument selon lequel, de nombreux Parlementaires ne méritaient plus qu’on leur accorde un minimum de confiance, les uns en fonction de leur âge quoique, comme on le dit, il n’y ait pas de retraite en politique, les autres parce qu’ils sont prompts à confondre activisme et activités parlementaires et parce qu’ils se sont déjà illustrés négativement dans la vie quotidienne et/ou professionnelle pour qu’ils soient jugés aptes à représenter valablement les intérêts du grand nombre, encore moins ceux du pays.
Les Gabonais à qui nous avons tendu une oreille attentive vont même jusqu’à s’interroger sur la sincérité de certains à travailler pour le bien commun en votant des textes de lois qui fassent l’unanimité, allusion à celui sur la dépénalisation de l’homosexualité jugé inique. Ils se demandent même si le choix de certains députés et sénateurs est allé à maturation et si celui-ci n’a pas obéi aux règles décriées de copinage ou d’alliance. Histoire, comme on le voit, de bouder de nombreux Parlementaires qui, selon-eux , avaient leur place ailleurs. Que faut-il reprocher à ces citoyens observateurs de la vie politique qui rêvent d’un tout autre Gabon, attendant impatiemment des gouvernants qu’ils leur apportent le bien- être tant promis.
Ils arguent qu’il ne s’agit pas ici, en dépit de la période d’exception, de nominations obéïssant aux principes discrétionnaires, mais bien au contraire de ceux qui relèvent non seulement de la compétence, mais aussi de la moralité et des aptitudes de chacun des Parlementaires à intégrer l’idée selon laquelle ils sont là au service du peuple et non d’un individu ou d’un clan. Ils s’appuient très certainement pour le dire sur l’argument de feu Omar Bongo Ondimba selon lequel « le Gabon est une maison de verre. L’on voit de l’intérieur ce qu’il y a de l’extérieur et de l’extérieur ce qu’il y a à l’intérieur ». Histoire de justifier leur posture et affirmer qu’ils sont coutumiers de nombre d’entre ces Parlementaires pour qu’ils ne puissent pas être en mesure de juger leur action et de se demander s’il était dans leur intérêt de les voir siéger dans l’une des chambres du Parlement, surtout lorsqu’ ils soupçonnent que les critères de choix ont pour beaucoup obéi aux anciens canaux. Ce qui selon eux, fait courir le risque de plomber la machine CTRI qui, tout en croyant bien faire, pourrait mal faire, quand on sait les attentes et l’intransigeance des populations lasses de vivre dans une société indisposée à lui fournir des lois appropriées ou respectées tenant compte de leurs réalités et de leurs coutumes.
Ce qui est fait est fait, s’entendront-ils dire. Ce qui ne devrait pas fondamentalement expliquer qu’il ne faille pas qu’on écoute leur « cri de détresse » s’il faut ainsi le désigner et s’il est dans l’esprit des autorités de la Transition de mettre, contrairement au régime déchu, un accent particulier sur la démocratie dont le Parlement est une des plus fidèles expressions.
Nzamwil de Ndoumbou