Au Gabon où de nombreuses personnalités politiques ont été arrêtées et emprisonnées, d’autres additionnées, la société civile exige des comptes spécifiques à Ali Bongo, le président déchu, sa femme Sylvia Bongo Ondimba et à Gagan Gupta, le PDG d’Arise IIP.
Si la Transition semble se dérouler calmement au Gabon, cette tranquillité ne concerne pas tout le monde. Dans le silence de l’évolution de la situation politique du pays, certains acteurs politiques et investisseurs ayant joué un rôle important dans la gouvernance du pays ces dernières années sont appelés au devoir de comptes. C’est le cas d’Ali Bongo Ondimba, le président de la République déchu, de sa femme Sylvia Bongo Ondimba ou encore de Gagan Gupta, le puissant homme d’affaire asiatique, maitre du jeu industriel ces dernières années au Gabon.
Membres de la société civile, Geoffroy Foumboula Libéka, George Mpaga, Justine Lekogho, Aminata Ondo et autres demandent en effet des comptes à ces personnalités pour selon leur dire, avoir « participé directement ou indirectement à la prédation du Gabon ». Dans l’élan de cette demande, le groupe a annoncé hier, mercredi 27 septembre 2023, le dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile particulièrement contre Sylvia Ali Bongo Ondimba. La plainte concerne le faux, la concussion, la corruption passive et trafic d’influence, la prise illégale d’intérêts, l’atteinte à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats dans les marchés publics, la soustraction et détournements de biens exercés par une personnalité exerçant une fonction publique, mise en danger d’autrui en la personne d’Ali Bongo Ondimba, blanchiment des capitaux et atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation.
«Il n’est nullement question que des personnes comme Sylvia Bongo soient mises en liberté au motif qu’il y aurait des réseaux qui, dans le cadre de la médiation, pourraient influencer les acteurs de la transition… Elle est Gabonaise et doit être jugée selon les lois gabonaises, d’autant plus que c’est au Gabon où tous ces faits se sont produits », a fait savoir George Mpaga.
A l’investisseur Gagan Gupta, la société civile indique qu’une plainte sera également déposée contre cet homme influent, très proche du régime déchu. Ils accusent ses participations de violation du Code du travail, complicité dans la prise illégale d’intérêts, faux et trafic d’influence et réclament un audit d’Olam et de l’ensemble de ses filiales au Gabon. La démarche de Geoffroy Foumboula et les autres va s’appuyer sur les « employés abusés ».
Ces personnalités ne sont pas les seules visées par des plaintes ou sanctions depuis que le fusil a changé d’épaule le 30 août 2023. Des hauts représentants de l’Etat et d’anciens ministres paient les frais de leur implication supposée « mafieuse » dans les affaires de l’Etat. Des faits décriés par les actes de corruption au haut sommet de l’Etat.
Flaury Moukala