Réuni en début de semaine à Douala, au Cameroun à l’occasion de sa 3ᵉ session ordinaire de l’année en cours, le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a fixé le taux d’inflation au sein de la zone Cemac en 2023 à 6,6 %. Une tendance en augmentation par rapport à l’année précédente.
L’inflation ne cesse de persister en zone Cemac. Malgré les mesures et politiques mises en place par les Etats, l’inflation, l’indicateur de croissance des prix, n’a cessé d’augmenter passant de 5,6 % en moyenne annuelle en 2022 à 6,6 % au premier trimestre de l’année 2023. Il dépasse le seuil communautaire de 3 % de tous les Etats membres.
Les principales causes de cette hausse sont selon le Rapport « Note sur l’inflation dans les pays membres de la Cemac Année 2022 » due aux « perturbations des principales chaînes d’approvisionnement », elles-mêmes consécutives aux restrictions de déplacement (Covid-19) qui ont contribué à gripper l’offre lorsque la demande augmentait de façon exponentielle en lien avec les plans de relance Post Covid.
« Le déséquilibre résultant entre l’offre et la demande a contribué à l’envolée des prix. De plus, le conflit Russo-Ukrainien a exacerbé les tensions inflationnistes et l’incertitude sur la fin de cette guerre contribuer à rallonger la période de résorption de cette inflation qui, dans le temps et en fonction des économies, connaît des mutations continuelles, mettant à l’épreuve les mécanismes traditionnels qui sont censés la contenir rapidement », fait remarquer le rapport.
Pour contrer cette hausse à terme, le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir inchangés le Taux d’intérêt des appels d’offres à 5,00 %, le taux de facilité de prêt marginal à 6,75 %, le taux de la facilité de dépôt à 0,00 % et les coefficients des réserves obligatoires à 7,00 % sur les exigibilités à vue et 4,50 % sur les exigibilités.
Pour le Président de la Commission de la CEMAC, Baltasar Engonga, « l’inflation est un indicateur avancé de la santé économique. Sa production régulière au niveau des États membres et de la Sous-région permettra d’informer régulièrement nos décideurs sur les mesures de politiques économiques à mettre en œuvre. »
Flaury Moukala