Après avoir passé un an en résidence surveillée, à la suite de son interpellation à la frontière entre le Gabon et le Congo, le président du parti Les Démocrates, Guy Nzouba Ndama entend récupérer son argent confisqué par les autorités judiciaires. Ce dernier a fait recours à la Cour de Cassation à ce sujet.
Désormais libre de ses mouvements après que le 30 août dernier, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) ait pris le pouvoir, renversant le président de la République Ali Bongo Ondimba, Guy Nzouba Ndama ne compte pas laisser tomber l’affaire concernant ses valises d’argent.
Interrogé par Rfi, celui qui a passé un an en résidence surveillé dit attendre la réponse de son recours devant la Cour de Cassation pour récupérer son argent. Confiant de l’origine de son argent qui n’était que le fruit d’une transaction foncière, Guy Nzouba Ndama accuse les lobbies politiques d’avoir profité de cette affaire pour faire un rapprochement entre lui et le pouvoir congolais afin de le nuire. « En tout cas, moi, je n’ai jamais bénéficié du financement du Congo […] », a-t-il fait savoir à Rfi.
L’affaire s’était produite en septembre 2022. Alors qu’il revenait du Congo après, d’après lui, avoir conclut une affaire dans la vente d’un de ses terrains, Guy Nzouba Ndama a été arrêté à Kabala, petit village situé à la frontière entre le Gabon et le Congo. L’homme avait en sa possession la somme de 1,190 milliards de francs CFA dans quatre valises.
Problème, selon le règlement monétaire de la Cemac, il est licite de passer d’un pays de la Communauté dont font partie Gabon et Congo à l’autre avec une somme quelconque d’argent mais au-delà d’un million de francs CFA, « elle doit être déclarée aux douanes et son possesseur doit en justifier la provenance et la destination dans le cadre des règles sur la lutte contre le blanchiment des capitaux ou le financement du terrorisme » selon l’avis des magistrats interrogés par la Voix de l’Amérique.
L’argent a été perquisitionné et Guy Nzouba Ndama entendu en garde à vue à Franceville par la Direction générale des Recherches (DGR) de la gendarmerie, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte alors par le parquet sur la provenance et la destination de ces fonds. Au micro de Rfi, l’homme politique a reconnu avoir fait une erreur de jugement dans le choix de prendre la route avec tout cet argent.
Flaury Moukala