Respectivement ministres des Mines et de la Communication, la nomination d’Hervé Patrick Opiangah, HPO pour les intimes et de Laurence Ndong fait débat début l’annonce du Gouvernement de la Transition conduit par Raymond Ndong Sima. La moralité du premier est remise en cause quand l’autre, c’est sa nationalité qui fait débat.
Pouvait-on se passer de ces deux profils au sein du gouvernement ? Pour les internautes et autres observateurs de la vie politique gabonaise, il ne fait aucun doute que oui. Le premier, à cause de son attachement à l’ancien système et sa moralité jugée douteuse, et l’autre, du fait de sa nationalité qui depuis hier, dimanche 10 septembre, ne cesse de faire débat.
Pour l’opinion nationale, Hervé Patrick Opiangah n’a pas sa place au sein du gouvernement. L’homme est présenté comme tout ce qu’il y a de mauvais et nuisible dans le pays avec des agissements qui frisent les mœurs gabonaises. Ce qui selon la même opinion, en ferait de lui quelqu’un de mauvaise moralité. Toute chose en porte à faux avec l’un des principes de la charte de la Transition qui voudrait que pour faire partie du gouvernement, il faut être de bonne moralité. Une condition qu’Hervé Patrick Opiangah ne remplirait pas. Mais que reproche-t-on à HPO qui s’illustre au Gabon par une implication politique et économique, avec des investissements ici et là dans le pays ?
Ces derniers mois et pourtant, à l’occasion de ces sorties politiques, l’homme s’est illustré comme l’un des défenseurs de la condition des jeunes désoeuvrés en quête d’un emploi. Recevant de cette catégorie sociale, l’assentiment suite à ses différents discours qui pointaient le mal de la jeunesse gabonaise. Hervé Patrick Opiangah conseillait aux jeunes de ne pas abandonner et de se battre, s’illustrant parfois comme un exemple à suivre. À quel moment la séparation s’est donc opérée avec le peuple?
Quant à Laurence Ndong, activiste plaidant depuis plusieurs années pour la cause de la libération du Gabon, serait d’origine camerounaise de par l’un de ces parents. Ce qui de facto la met à l’écart d’une quelconque position au sein du gouvernement. Ce, d’autant plus que l’article 44 de la Charte de la Transition est clair : ne peut être nommé au gouvernement, que des gabonais d’origine. Or à en croire les preuves brandies de part et d’autres, Laurence Ndong serait née en 1971 au Cameroun et reconnue civilement au centre d’État-civil de Bell à Douala. Son nom serait Mengue-Me-Nzogue Laurence. Elle acquiert la nationalité gabonaise en 2009 par affiliation de sa mère avec un gabonais nommé Michel Nzoghe.
Au sein de la diaspora gabonaise, notamment celle de France, on ne cesse de brandir cette possibilité. D’ailleurs depuis sa réception au Palais présidentiel, son audience avec le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition fait débat. Alerteur gabonais vivant en France, Jonas Moulenda avait déjà interpellé les autorités gabonaises sur la nationalité douteuse de cette dame. « La diaspora gabonaise est composée des enfants du pays. Je le dis, ce n’est pas de la discrimination, Laurence Ndong est camerounaise. Elle va parler au nom des gabonais de France, à quel titre ? (…) », s’était indigné Jonas Moulenda.
Remplaçant le Lieutenant-Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, un gabonais dont les populations se sont accoutumées au visage, la nomination de cette dernière ne passe pas depuis hier. Preuves à l’appui de son appartenance à la nation camerounaise, nombreux s’indignent de sa participation à un gouvernement pourtant censé privilégier les nationaux. Ce qui soulève des questions, quand on sait qu’une enquête de moralité plus poussée sur l’origine des personnes censées représenter l’Etat est de mise. Un débat que seul le président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema est amené à trancher.
Flaury Moukala