Alors qu’il sollicitait il y a quelques jours, la somme de 9 milliards de francs CFA sur le marché financier sous régional au titre des Bons du Trésor Assimilables (BTA), le Gabon a été contraint de se contenter de 1,9 milliards de francs CFA.
L’échec de cette levée des fonds est parti du coup d’Etat du 30 août 2023. La veille, le 29 août, alors que le pays procédait à l’émission de 9 milliards de francs CFA sous la forme des Bons du Trésor Assimilables (BTA) à maturité de 26 semaines, cette opération s’est soldée par un échec en raison de l’intervention des militaires dans le processus politique. Conséquence, le pays n’a pu collecter que 1,9 milliards de francs CFA. Soit, un taux de souscription de 21,4%.
A en croire certains analystes, les raisons de cet échec s’expliquent par la situation socio-politique tendue au lendemain du lancement de cette opération. En effet, entre inquiétudes liées à leur placement et incertitudes, les investisseurs ont préféré recourir à la prudence et ne pas souscrire aux titres du Gabon. Toute chose qui a fait échouer l’opération d’émission, non sans constituer un manque à gagner pour le pays qui voulait utiliser ces fonds pour viabiliser ces finances.
Pour Eugène Cissé, président de l’association des gestionnaires d’actifs en zone Cemac, les investisseurs n’ont pas à avoir peur. « Si défauts il y avait, ceux-ci seraient très probablement de nature technique, c’est-à-dire liés non pas à la capacité financière du Gabon à repayer sa dette, mais plutôt à des réformes administratives ou autres qui pourraient rendre certains processus opérationnels longs », fait-il savoir.
C’est donc à tort que certains investisseurs ont joué la carte de la prudence sur les actifs du Gabon. Leur comportement est compréhensible, mais il faut dire que peu à peu, la gouvernance gabonaise reprend ses marques. Dans la foulée du coup d’Etat, les institutions se mettent tout doucement en place avec l’établissement d’un gouvernement de Transition dirigé par Raymond Ndong Sima. Cela pourrait conforter les investisseurs quand on sait que d’autres opérations financières seront lancées dans quelques semaines.
Flaury Moukala