S’il n’avait pas été déchu, Ali Bongo Ondimba aurait certainement donné son accord pour l’installation d’une base militaire chinoise au Gabon, à Mandji. Selon Africa Intelligence, l’accord avait déjà verbalement été conclu entre Ali Bongo Ondimba et Xi Jinping.
Après la France qui possède une base militaire à Libreville, dans le quartier Alibandeng, le Gabon devrait accueillir une base militaire navale chinoise. Le deal, conclu en sourdine, loin des commentaires entre Ali Bongo Ondimba et Xi Jinping visait en effet à installer sur la presqu’ile de Mandji, à quelques kilomètres de Port-Gentil, dans la commune de l’Ogooué-Maritime, un complexe militaire dirigé par la Marine de l’Armée populaire de libération (MAPL).
Si ce projet est ressuscité par les autorités de la Transition, dont le président est un militaire, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui, le Gabon constituera avec Djibouti, les deux pays où la Chine possèderait des bases militaires navales. Cette volonté chinoise est hautement stratégique, quand on sait que la base navale gabonaise deviendrait la première sur la façade atlantique. Ce qui permettrait de contrôler le Golfe de Guinée, après la présence de la Chine dans le golfe d’Aden.
Informé de ce projet, la France et les Etats-Unis s’y opposent. Ancien patron du U.S. Africa Command (Africom), Townsend avait interpellé la chambre des Représentants sur la présence potentielle de Pékin dans le golfe de Guinée et dont les navires bénéficieraient ainsi d’un accès privilégié à l’Atlantique-nord. Côté français, la question demeure toujours pendante et Paris tient à ce que cette volonté chinoise ne se réalise pas au Gabon. Mais la Chine compte rebondir sur la question avec le renouveau qui sonne au Gabon.
Flaury Moukala