Lundi, 4 septembre dernier, alors qu’il prêtait serment, le Président de la transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema annonçait devant les juges de la Cour constitutionnelle, la libération des prisonniers d’opinion. Une annonce qui a été concrétisée 24 h après, faisant de lui, un homme de parole.
Jean Rémy Yama, syndicaliste et président de Dynamique unitaire, la plus grande coalition syndicale du Gabon, Léandre Zué, ancien maire de la commune de Libreville et Renaud Allogho Akoué, ancien directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), accusés pour abus de confiance dans une affaire de construction de logements pour les enseignants, de détournement de deniers publics ont été les premiers prisonniers a bénéficié de la liberté à la suite de l’annonce du Président de la Transition.
Arrêté entre 2019 et 2022, aussi varié soit les chefs d’accusations qui les ont conduits en prison, ces acteurs faisaient pour la grande majorité partie du système renversé au lendemain du 30 août 2023 par les militaires. Derrière eux, une longue liste des prisonniers considérés au Gabon comme des prisonniers politiques attendent leur tour de grâce. C’est le cas des frères Alihanga (BLA), Justin Ndoundagoye et bien d’autres. Entre violation des droits humains, absence de procès depuis leur condamnation et maltraitance, certains de ces prisonniers étaient victimes d’un règlement de compte de la part de certains éléments du système sortant.
L’enjeu derrière ce geste salué par plus d’un au Gabon, aplanir les différends entre gabonais et renforcer la cohésion sociale et la paix. Pour beaucoup, ce geste conforte le pragmatisme du nouveau Chef d’Etat, le président de la Transition faisant de lui celui qui fait ce qu’il dit, bien que les défis socio-économiques restent grands vu les attentes des Gabonais.
Warren Okolo