Alors que le pays est entre les mains de l’armée depuis le 30 août dernier, les leaders politiques réunis au sein de la plateforme Alternance 2023, semblent ne plus partager la même vision.
Les évènements en cours au Gabon depuis le coup d’État militaire perpétré mercredi dernier, semblent jouer de tours aux leaders politiques du mouvement politique Alternance 2023. En effet, alors que certains sont pour la transition conduite par le président du Comité de transition et de la restauration des institutions (CTRI), le Général de brigade Brice Oligui Nguema, d’autres ne le sont pas et veulent le recomptage des voix du scrutin du 26 août dernier, ayant donné Ali Bongo Ondimba vainqueur de l’élection avec 64,27% selon le CGE.
Une divergence d’idées qui s’illustre par les sorties médiatiques de ces derniers sur certaines chaînes de télévisions françaises. C’est le cas du candidat unique du mouvement Alternance, le Professeur Albert Ondo Ossa qui lors de sa dernière sortie médiatique a affiché qu’il ne reconnaissait pas ce coup d’État.
« Il faut situer les choses dans leur contexte. D’abord ce n’est pas un coup d’État, c’est une révolution de palais. Oligui Nguema est le cousin d’Ali Bongo (…) Les Bongo ont trouvé qu’il fallait mettre Ali Bongo de côté pour poursuivre effectivement le système Bongo (…) Ils ont mis en avant Oligui Nguema mais derrière lui, nous savons qui est là. C’est toujours le système Bongo qui continue. Oligui Nguema est un sous-fifre. Derrière lui, c’est le clan Bongo qui se maintient au pouvoir », a-t-il déclaré sur TV5 Monde.
Or, ces anciens compagnons de lutte, qu’il s’agisse de Raymond Ndong Sima ou Mike Jocktane, ont reconnu le bien fondé de ce coup d’Etat. « C’est le lieu de féliciter et de rendre hommage à nos Forces des armées, qui à travers cet acte ultime, ont épargné à notre pays et à son peuple une nouvelle crise électorale dont, les conséquences sociales, économiques et surtout en termes de vie humaine qui aurait été encore plus grave », indiquait Mike Jocktane, porte-parole du mouvement.
Même chose partagée par Raymond Ndong Sima qui à l’opposé d’Albert Ondo Ossa n’est pas favorable à un recomptage des voix. Pour lui, les militaires doivent gérer la transition et restaurer les institutions comme l’ont-ils indiqué. « La prise de pouvoir par les militaires a empêché nos partisans à descendre dans les rues pour contester les résultats que nous n’étions pas sur le point d’accepter. Donc, je considère que c’est un moindre mal, dans la mesure où jusqu’à présent il n’y a pas eu d’infusion de sang et finalement, le calme semble régner(…) Je ne le condamne pas. Bien sûr que je suis un démocrate(…) Mais je crois qu’il n’y avait pas d’autres portes de sortie que celle-là », a déclaré Raymond Ndong Sima.
Au regard de ces divergences, il est clair comme l’eau de roche que le groupe va mal et pourrait se disloquer dans les jours à venir. Cependant, il faut souligner que ces incompréhensions au sein de ce mouvement qui avait trouvé l’assentiment de bon nombre de Gabonais, viennent une fois de plus, mettre sous les projecteurs, le véritable problème des partis politiques qui ne sont pas au pouvoir au Gabon. Comme qui dirait, la seule la soif du pouvoir guide certains leaders politiques, au détriment du bien être des Gabonais qui, au-delà de vouloir la paix, veulent travailler, se nourrir, se vêtir, se loger. En un mot, on parle de l’amélioration de leurs conditions de vie au quotidien.
Warren Okolo