A dix jours de l’élection présidentielle, l’opposition gabonaise évolue toujours en rang dispersé. Une posture qui pourrait faire la victoire d’Ali Bongo Ondimba, le président sortant.
Si elle a toujours affiché sa volonté de vouloir à tout prix prendre le pouvoir face à un règne sans partage du Parti démocratique gabonais (PDG) caractérisé par la famille Bongo, l’opposition gabonaise semble se dérouter progressivement de son vœu. En cause, une posture non conciliante à la mesure décevante.
L’un des traits caractéristiques de cette déroute n’est autre que celui du manque d’unité dans la définition d’une figure devant porter le 26 août prochain, les ambitions de cette formation politique qui, souvent, travaille pour ses intérêts personnels que ceux du peuple.
En effet, à dix jours du vote, cette formation politique ne donne aucun espoir encore moins d’assurance à la population qui aspire à un renouveau du pays. Les désistements, les alliances isolées, les chantages et la politique de l’Autriche par laquelle s’illustrent certains candidats qui crient haut et fort à l’alternance ne favorisent aucune unité.
Professeur de droit public à l’université Omar Bongo (UOB), interrogé par Rfi, c’est l’avis de Télesphore Ondo qui voit en ces divisions, une façon facile de faire les affaires d’Ali Bongo Ondimba pour un troisième mandat à la tête de l’Etat. « L’opposition à cette difficulté de prendre des décisions au bon moment. La campagne électorale a débuté, jusqu’à ce jour l’opposition n’arrive toujours pas a trouver un candidat unique.
Mais la réalité est telle qu’en choisissant un candidat unique, les partis politiques qui souhaitent présenter des candidats aux élections risquent d’être pénalisés avec le système du bulletin unique », fait remarquer le Professeur.
Tout se joue à un fil, auquel cas le parti au pouvoir, le PDG, va rebelotter pour un énième mandat à la tête de l’Etat. Surtout que les réformes entreprises ces dernières semaines créent une cacophonie électorale et avantagent plus le parti au pouvoir que les autres.
« C’est pour cette raison, estime l’enseignant d’université, qu’il faut prendre des décisions en amont, pour que la dynamique d’unité puisse permettre éventuellement à l’opposition de pouvoir remporter les élections ». Mais c’est sans compter les tergiversations qui tendent à avantager Ali Bongo Ondimba.
Flaury Moukala