Jean Kevin Ngadi, un compatriote gabonais accuse des agents de la Sécurité pénitentiaire d’abus d’autorité et de torture. Cette affaire qui remonte au mois de mai 2023 soulève des questions sur le niveau de moralité des corps habillés, alors que la police nationale s’apprête à recruter plus de 1000 nouveaux agents.
Pour le préjudice matériel, financier, moral et physique subi dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 mai dernier, alors qu’il passé du temps dans un snack-bar, Jean Kevin Ngadi, dont Gabonreview a relayé l’histoire, dit avoir « été tabassé(s) et torturé(s) par des agents de la Sécurité pénitentiaire» à la suite de l’agression au couteau d’un client avec qui, il partageait le même lieu de détente. Si le diagnostic établi sur lui par un médecin laisse entrevoir la possibilité des lésions internes susceptibles de causer à la longue des dégâts, l’homme dit souffrir encore à ce jour, de plusieurs douleurs au niveau de la colonne vertébrale et d’avoir des problèmes d’érection.
Cette affaire qui met en exergue le syndrome de la violence dont les forces de l’ordre et de sécurité se sont faites maîtres dans l’art, lors de leurs différentes descentes sur le terrain, quand parfois la culpabilité d’un individu n’est pas engagée, questionne sur la place des enquêtes lors des situations d’agressions, de meurtres, vols ou autres. Mais surtout, c’est le niveau de probité, même s’il manque un bout de cette affaire, qui est ici remis en question. En effet, quoique la culpabilité d’un individu soit engagée, les hommes en treillis ont-ils le droit de se substituer à la justice.
A quelques semaines d’un recrutement massif des gardiens de la cité, cette affaire doit interpeller les organisateurs de ce concours, c’est-à-dire le ministère de l’Intérieur et le commandement en chef de la police nationale, sur la nécessité de faire prévaloir l’enquête de moralité comme exigence infaillible durant le choix des prétendants au titre de policier. En effet, s’il est vrai que cette exigence fait partie des modalités requises dans le choix des postulants aux différents corps de l’armée, ces dernières années, elle ne fait plus l’unanimité au regard des dérives de toutes sortes émanant des corps habillés. Quid des agressions gratuites, vols et débordements des forces de sécurité et de défense ?
Flaury Moukala