À l’occasion d’une sortie le week-end écoulé, l’opposition gabonaise, représentée par Alexandre Barro Chambrier, Ndong Sima et Paulette Missambo se sont insurgés contre les modifications du processus électoral. Or, à la lecture du Mémorandum relatif à la réforme du système électoral signé par cette classe politique, le Gouvernement n’aurait fait que mettre en musique les propositions validées lors de la Concertation politique de 2022.
La « suppression des enveloppes accolées » est l’un des points de discorde. Accusé d’avoir changé les règles du jeu à la dernière minute, le Gouvernement, par l’intermédiaire du Premier ministre Alain-Claude Bilié-By-Nze, réfute ces accusations. « Au moment où notre pays se prépare à vivre des consultations électorales inédites, il serait utile que les acteurs ne se laissent pas emporter par leurs émotions. Il n’y a eu de la part du gouvernement aucune modification des règles du jeu » a fait remarquer le Premier ministre, esquissant même l’option de l’apport d’une preuve pour réfuter les accusations de l’opposition.
Si d’aucun ne pouvait se douter de ce versement dans l’oubli de l’opposition, celle-ci a bel et bien était signataire du Mémorandum consécutive au « plaidoyer des partis politiques de l’opposition pour une réforme du système électoral national ». Le document est signé de mai 2022, période à laquelle s’était tenue la Concertation nationale dont Les Démocrates (LD), le Rassemblement Pour le Gabon (RPG), le Rassemblement pour la patrie et la Modernité (RPM), le Rassemblement des Patriotes Républicains (RPR), l’Union Nationale (UN), l’Union Pour la Nouvelle République (UPNR), le Congrès Pour la Démocratie et la Justice (CDJ), l’Union Démocratique et sociale (UDS), le Parti du Réveil citoyen (PRC), le Front Démocratique et culturel (FDC) avaient pris part.
Premier point des mesures adoptées pendant le vote, la « suppression des enveloppes accolées » figure parmi les trois mesures retenues dans le cadre de cet axe. En feignant de reconnaître l’existence de ce point dans le document qu’elle a elle-même signé, l’opposition joue à un mauvais jeu, non sans regretter d’avoir pris part à une Concertation dont elle est sorti finalement perdante. Surfant sur cette inconscience, le camp adverse, celui de la majorité, tire présentement un meilleur partie de l’engagement irréfléchi d’une opposition qui veut demain diriger le Gabon. Quid de l’impact de cette mesure dans la suite des évènements lors du scrutin, notamment présidentiel.
La Rédaction