Unique société de distribution d’eau et d’électricité au Gabon, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) ferait face à une crise sans précédent au point que l’option de sa liquidation figure parmi les solutions envisagées.
C’est hier, mercredi 12 juillet à l’occasion d’un rassemblement sollicité par le Syndicat des travailleurs du secteur de l’eau et d’électricité (Synthée) que cette information a été rendue publique. Au cours de ce rassemblement, il était question pour le syndicat de présenter aux syndiqués de la SEEG, la situation de crise qui prévaut actuellement au sein de leur société.
« Le directeur général a lors d’une communication en termes de synthèse de nos échanges au sein des métiers Jean Violas, clairement signifié que l’entreprise est en difficulté et il n’y a que deux options qui s’offrent à nous. La première, c’est la déclaration de la faillite avec toutes les conséquences que cela comporte. La deuxième proposition, c’est la réduction des salaires. Le directeur général invité l’ensemble du personnel à accepter la réduction des salaires », a fait constater Eric Josué Bouanga Moussavou, porte-parole du Synthee.
L’explosion de la masse salariale serait en effet d’après les informations en possessions du syndicat, la cause des difficultés de trésorerie dont souffre la SEEG actuellement. Ce que refuse d’admettre le syndicat qui n’aurait pas manqué de faire constater au directoire la non isolation de la masse salariale comme seule cause explicative à la situation de crise.
Le syndicat met en effet en avant aussi les charges d’exploitations liées à la production qui ont grimpé. « Le gaz et le gasoil sont allés du simple au double. Cela a totalement plombé nos prévisions budgétaires », explique Eric Josué Bouanga Moussavou. A cela s’ajoute, selon le syndicat, la dette de l’Etat due au blocage des tarifs applicables à la clientèle depuis 2018. « Même si on arrivait à réduire nos salaires pour faire des économies, tant que ces charges ne bougent pas, nous allons toujours avoir des difficultés de trésorerie », a fait remarquer le syndicat.
Ouvert à des options pour éviter une éventuelle vente, le syndicat, qui refuse l’option d’une diminution de la masse salariale, est cependant favorable au blocage de l’indexation des salaires sur l’inflation. « Nos salaires sont en effet indexés en fonction de l’inflation », a ajouté le porte-parole. Au Gabon, la situation de cette société fait débat, quand on sait que depuis sa création en 1950, elle évolue dans un environnement non concurrentiel avec un monopole absolu.
Contrôlé à 51% par l’Etat gabonais, après la reprise de la gestion au français Veolia en 2018, la SEEG est détenue à 49% par des privés gabonais et autres personnes morales. Pour de nombreux acteurs, la situation de crise qui fait écho au sein de cette société serait l’œuvre d’une mauvaise gestion et des magouilles de l’ombre pour placer l’entité comme faisant partie des actifs du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS).
Flaury Moukala