Malgré un monopole dans son secteur, la Sucrerie africaine du Gabon (Sucaf) fait face à des difficultés de tout ordre. Avec des pertes financières de 2 à 3 milliards de francs CFA par an, la société fait face à une crise interne.
Sucaf, l’un des fleurons de l’économie gabonaise, va mal. Plombée par de nombreux maux, notamment des difficultés d’ordre logistique, des projets en suspens et des pertes financières, l’avenir de la société est sous hypothèque.
« L’entreprise est déficitaire et nous sommes confrontés à plusieurs difficultés financières : nos pertes se situent autour de 2, voire 3 milliards de francs CFA par an », a confié un responsable de la société à Jeune Afrique.
L’une des causes de cette situation, la hausse des coûts de production, dont celle des matières premières. Au Gabon, le paquet de sucre produit par la société s’échange à moins de 1000 francs CFA. Face à l’augmentation des matières premières, cela ne permet pas à la société de rentabiliser.
Pour les responsables, « il faut s’asseoir autour de la table et discuter avec les autorités pour sortir de la crise ». Cette recherche de solution explique, dans une moindre mesure, la crise qui accable la production de cette unité. Devenu rare avec un prix en hausse, le sucre, l’un des produits phare de la société, manque dans les étales des grandes surfaces.
Si la société ne s’est jamais exprimée sur les difficultés qu’elle traverse, elle a toujours jeté le tort sur la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) chargée d’acheminer son produit vers les grands centres commerciaux à Libreville et dans l’ensemble du pays. Or à Setrag, on nie toute responsabilité face à la pénurie de sucre. « Il n’y a aucun stock de sucre en souffrance dans les gares à transporter » fait-on remarquer au sein du groupe Eramet.
Flaury Moukala