Au Gabon, si les concours et autres candidatures sont un moyen pour les organisateurs de sélectionner les meilleurs profils devant la masse de soumissionneurs, cette pratique tend à paraître comme une forme d’arnaque qui ne dit pas son nom dans le pays.
Des grandes écoles à l’armée, en passant par Campus France, pour espérer voir votre dossier être accepté par les organisateurs de ces concours au Gabon, il vous est souvent demandé de payer des sommes allant de 20 000 francs CFA à 80 000 francs CFA. Une condition de paiement sans quoi votre dossier n’est pas accepté.
Si pour les organisateurs, ces sommes d’argent se justifient, elles tendent cependant ces dernières années à s’ériger comme un moyen pour ces derniers de se faire de l’argent sur le dos des candidats. Et pour cause, alors que ces concours sont organisés pour prôner une certaine égalité de chance entre les différents candidats, un fossé se creuse tout de même quand on regarde le nombre de places souvent disponibles à celui des postulants.
La preuve avec récemment, le concours de l’Institut national de formation d’action sanitaire et social (Infass) durant lequel pour 500 places, ce sont 9186 candidats donc, 9186 dossiers qui ont été retenus. En numéraire, cela représente la somme de 183 millions de francs CFA à raison de 20000 francs FCFA le dossier.
« Les organisateurs de ces concours devraient revoir leurs critères de sélection. Bien qu’ils veulent donner la chance à tout le monde, il pourrait, par exemple pour une disponibilité de 500 places comme c’est le cas avec le concours de l’Infass, se contenter d’accepter 1500 à 2000 dossiers de candidature. Le contraire à mon sens est un motif d’appauvrissement des populations. Tout comme cela laisse transparaître l’idée que le gouvernement veut profiter de la situation de précarité de l’emploi dans le pays pour soutirer quelques francs à ses populations », explique un spécialiste des ressources humaines ayant requis l’anonymat.
Outre les institutions gabonaises, ce mode de prélèvement est aussi pratiqué par des entités telles que Campus France. Pour espérer voir leur dossier accepté et analysé par ce service français de recrutement universitaire, les candidats aux universités françaises doivent débourser la somme de 80 000 francs CFA non remboursable en cas de non validation de votre candidature.
De plus en plus, ils sont nombreux à se plaindre de cette condition qui finalement, n’avantage que les organisateurs, tout en constituant se constituant comme une forme d’arnaque.
Flaury Moukala