Au Gabon, si les élections présidentielles sont souvent le moment privilégié des contestations populaires, débouchant parfois à des paralysies du pays et des contentieux, la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo, invite le plus grand nombre à préserver la paix pour l’intérêt supérieur de la nation.
C’est dans la foulée de l’audience solennelle de rentrée 2023 de l’institution qu’elle dirige, organisée hier, mercredi 3 mai, en présence des prestigieux invités, dont le président de la République Ali Bongo Ondimba, que Marie Madeleine Mborantsuo a exhorté le plus grand nombre à faire preuve de responsabilité lors de l’organisation des élections présidentielles. Une approche pédagogique qui se veut tout aussi préventive, quand on sait que dans quelques mois, le pays pourrait organiser des élections générales.
Pour celle que l’on surnomme 3M ou encore la dame de fer au Gabon, cela est d’autant plus important que selon elle, la « Paix » « est notre bien commun le plus précieux, notre bien le plus cher ». C’est d’ailleurs, a-t-elle fait savoir, dans ce sens qu’a été organisée récemment la tournée de son institution.
« La présence des juges auprès des populations visait à combler un déficit de formation, d’éducation et d’information qui a souvent malheureusement conduit à des errements et surtout des violences au lendemain de différentes consultations électorales », a-t-elle fait savoir. Des violences qui selon elle, « résultent d’une méconnaissance totale de la législation en matière électorale ».
Dans la perspective des élections générales à venir au Gabon, eu égard aux débordements observés en 2016, les autorités s’emploient à prévenir toute forme de tensions pouvant naître d’un éventuel conflit électoral. La prise de position de la présidente de la Cour Constitutionnelle converge avec la logique tracée par ses pairs.
De son côté, l’opposition brandit la transparence et le respect de la vérité des urnes comme des gages d’un scrutin apaisé.
Flaury Moukala