L’opposant Jean Victor Mouang Mbading encourage les gabonais à prendre une part active à l’élection présidentielle à venir en dépit des soupçons de tripatouillage qui pèsent sur les résultats du scrutin. Ce pourfendeur du régime, notoirement connu pour son radicalisme, n’entend pas laisser le champ libre au parti au pouvoir.
Si certains appellent au boycott pur et simple du scrutin présidentiel prévu dans quelques mois (c’est le cas de Bruno Ben Moubamba), l’irréductible opposant Jean Victor Mouang Mbading, premier secrétaire du Mouvement pour l’émancipation socialiste du peuple (MESP), ne partage pas cette position. Bien au contraire. Pour lui, les gabonais doivent prendre une part active à cette échéance majeure, déterminante pour une alternance au sommet de l’Etat.
Au cours d’une récente interview dans les colonnes de la Presse du futur (PDF), ce pourfendeur du régime notoirement connu pour son radicalisme, n’a pas baissé d’un cran. Estimant qu’il n’est pas question de laisser le champ libre au Parti Démocratique Gabonais (PDG), dont la légitimité est contestée depuis plusieurs décennies. Les raisons de cette contestation seraient liées, selon lui, à des soupçons de tripatouillage des résultats de chaque scrutin présidentiel depuis le début des années 1990. Une situation qui ferait obstacle au rêve d’alternance tant voulu par une grande partie de la population.
En effet, soutient-il, le PDG a toujours été installé au pouvoir au mépris des résultats des urnes. Du coup, croit-il, ne pas aller aux élections, « ferait que le PDG remporte ce scrutin pour la première fois », a-t-on pu lire. « Je demande aux Gabonais de ne pas boycotter les élections parce que pour le moment, l’histoire du Gabon est verbale. Mais elle sera écrite un jour. Alors tout ce qui est dissimulé sera rendu public » a-t-il ajouté, dans un style si caractéristique.
Leader de l’opposition radicale, manifestement en première ligne dans le combat pour l’alternance et l’Etat de droit, Jean Victor Mouang Mbading n’a pas encore fait acte de candidature pour la future élection présidentielle. Pour l’heure, il s’emploie au côté d’autres acteurs de l’opposition et de la société civile, à œuvrer pour des élections transparentes et apaisées, afin d’éviter au pays les violences post-électorales, comme ce fût le cas en 2016.
Toussaint Mebale