Pour remplir les avantages relatifs à leur fonction, dont celle relative aux moyens roulants, les Commissaires de la République du Haut-Commissariat de la République ont été récemment dotés de véhicules de marque Toyota dernière génération. De sources sûres, cet achat aurait coûté à l’Etat la bagatelle somme de 792 millions de francs CFA soit près du milliard.
Au Gabon, cette affaire fait débat alors que les membres de la société civile se sont emparés du sujet. Nommé en mars dernier en Conseil des ministres, les neufs commissaires composant le Haut-Commissariat de la République ont récemment reçu, après quelques mois d’attente, leur dotation en véhicule comme l’exige le principe administratif.
Tous des gros bolides, ces véhicules sont tout sauf ce qu’il y a de plus moins cher sur le marché, notamment chez Toyota. D’ailleurs, alors que certains spéculent sur une possible convention avec le concessionnaire, l’on apprend que cette dotation aurait coûté à l’Etat, la bagatelle somme de 792 millions de francs CFA, soit environ 1 milliards de francs CFA à 200 millions près. Quid de leur salaire et des avantages qui s’attachent à leur fonction ?
Critiquant cette dépense dans un contexte de pression social et économique avec la cherté de la vie, le chômage galopant des jeunes, le manque des infrastructures hospitalières, universitaires et le problème des routes à travers le pays, nombreux sont ceux qui estiment inopportun, une telle dépense. Elle démontre pour reprendre le point de vue de l’opinion, le refus exprès de l’Etat de s’attaquer aux vrais problèmes des populations pour se complaire dans le ménagement de quelques membres d’un commissariat dont le résultat est connu à l’avance.
Un tel mépris à l’égard des problèmes des populations estiment certains, peut ainsi amener à s’interroger si le salut social et économique que vend le président de la République Ali Bongo Ondimba sera encore possible. Sinon, en quoi une telle dépense est-elle bénéfique pour l’Etat et pour le Gabonais lambda ? Comment participe-t-elle à répondre aux besoins légitimes des populations qui, face au manque, n’ont que leurs bouches pour critiquer ? Si les choix des dépenses, surtout celles qui impliquent la responsabilité de l’Etat incombent aux arbitrages du seul président de la République, celle-ci n’est pas de nature à faire plaisir aux gabonais.
Michaël Moukouangui Moukala