Pour la relance du projet de fer de Belinga, le groupement australien Fortescue et l’Africa Transformation and Industrialisation fund vont s’associer dans une co-entreprise à des fins de l’exploitation de cette mine. L’Etat Gabonais lui, devrait se contenter des impôts, autres droits, taxes, contribution et prélèvements contractuels.
Après des années de sommeil, le projet d’exploitation du gisement de la mine de fer de Belinga, dans la province de l’Ogooué-Ivindo, va revoir le jour. Pour sa relance, après l’échec de la convention ratifiée et signée en 2006 avec le consortium China National Machinery & Equipment Import & Export Corporation (CMEC), c’est au groupement australien Fortescue qu’a été confiée la phase d’exploration. Une étape importante qui déterminera de la ténacité de ce projet qui durant longtemps, a été au centre des controverses au Gabon.
Pour la matérialisation de ce projet, l’Etat Gabonais et le groupement australien ont signé récemment une convention d’exploration de cette mine. Annoncé plusieurs mois auparavant, c’est un peu plus de 58 milliards de francs CFA qui seront investis par le partenaire australien Fortescue sur une période de trois ans pour l’exploration.
Pour conduire les travaux, la société Ivindo Iron SA a été créée. Détenue à 80% par Fortescue et 20% par son partenaire, cette société fait la part belle aux deux investisseurs mais pas à l’Etat. Ce deal pourrait à nouveau être moins bénéfique pour le Gabon, alors que dans ce projet, celui-ci pourrait se contenter des impôts, autres droits, taxes, contributions et prélèvements contractuels. Ce qui pose problème quand, en 2011, le litige avec la société chinoise CMEC avait surgi face au peu de bénéfices que devrait tirer par le Gabon dans l’exploitation de ce projet. Visiblement les mêmes causés pourraient produire les mêmes effets, car à la lecture, le projet semble moins avantageux pour le Gabon.
Pour un pays qui aspire à son industrialisation et dont depuis quelques années, les mécanismes juridiques de promotion de cette politique ont été mis en place, cela pose problème. Car une fois de plus et ce, 62 ans après les indépendances, les mêmes pratiques pourraient être appliquées dans la configuration des projets. A l’évidence, il apparaît en effet que Fortescue et le fond ATIF ont tout à gagner dans ce projet. Mais qu’en est-il du Gabon ? Car si jusqu’ici l’Etat se réjouit de la relance de l’exploitation de cette mine de fer, on ne présente pas aux gabonais le bénéfice réel tiré par leur pays quand il y a 11 ans en arrière, le projet était débouté pour des causes similaires.
Michael Moukouangui Moukala