Après deux ans de contrainte sanitaire, le Gabon renoue, comme le veut la tradition, avec la célébration de la fête de l’Indépendance. Le 62e anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale. Cette manifestation est aussi l’occasion de regarder dans le miroir et de dresser un bilan objectif de notre parcours depuis le 17 août 1960 jusqu’à ce jour.
Point besoin de retracer période par période, le contenu de cette histoire, encore moins de détailler au peigne fin, les avancés socio-économique et pourquoi pas politique enregistrées par le Gabon depuis cet affranchissement du colon français. Le vécu nous enseigne assez bien de ce qui est et de ce qui n’est pas.
Cela dit, cette célébration interpelle d’autant plus les autorités gabonaises que la résolution de nombreux maux, en tête desquels la question du développement dans sa dimension globalisée, demeurent les préoccupations de premier ordre. La problématique des infrastructures de base, à l’exemple de la route, des écoles et des hôpitaux, la question de l’emploi des jeunes, l’amélioration du climat des affaires pour espérer une croissance solide et inclusive, l’indépendance de la justice face aux injustices pour ne citer que ces questions reflètent le « verre à moitié plein » d’un pays qui interagit dans le concert des Nations.
Plus qu’un simple moment de joie, cette célébration doit amener chacun, Autorités en premier, à s’interroger sur l’empreinte sociale et économique de son action. Et, comment celle-ci transforme tant le pays que le quotidien de chaque concitoyen pris dans son individualité. Ce travail d’introspection sur l’appareil étatique est d’autant plus primordial que pour reprendre les propos du Professeur Albert Onda Ossa, le Gabon est « devenu une honte internationale ». La source de cette « honte », les scandales à foison qui, au-delà du pays, ternissent son image et le retard accumulé à plusieurs niveaux en matière de développement, comparativement à ses voisins d’Afrique à l’exemple de la Guinée-Equatoriale voisine ou du Sénégal.
62 ans, c’est l’âge de la maturité a-t-on tendance à entendre des anciens. Cela dit, au crépuscule de cette célébration, les autorités doivent être capables de se soustraire des considérations politiques et d’appartenance pour enclencher réellement la machine de développement conformément aux attentes légitimes des populations. Dans l’immédiat de ce souhait, la question de l’emploi des jeunes, bref du chômage, demeure l’urgence. Si le président de la République Ali Bongo Ondimba l’a évoqué dans son discours circonstanciel, elle implique une vraie mobilisation des garants de l’exécutif.
Le Rédacteur en Chef