Gabonais est le son de mon appartenance. Par chance ou par malchance, j’aurai pu naître ailleurs. Mais le destin m’a lié au Gabon, à la « Gabonitude ». Aux rites et coutumes de ce beau pays . Je les porte tout au fond de moi et je ne me délecte pas de cette charge originelle où que je sois. C’est le fondement de mon « Moi » originel, même si quelques échos m’emmènent à me poser des questions à ce sujet.
La conviction de mon appartenance au Gabon demeure cependant intacte. Car je suis Vert de mon corps, Jaune de mon esprit et bleu de mon âme. Je suis Gabonais ! Ce qui me trompe, ce sont les incongruités de notre classe politique dirigeante qui, devant l’extrémité et la gravité de la maltraitance des nôtres, me font insidieusement remettre en cause ma « Gabonitude ». Par moment, par leur silence complice devant l’usage abusif des beaux symboles de notre Nation dans des pays dits frères ou sœurs. Par d’autres, devant le laisser-faire face à la barbarie étrangère perpétrée sur des Gabonais.
Devant ces incommodités, la Nation gabonaise n’a jamais su se défendre, encore moins défendre les intérêts de ses enfants. Faute d’une action gouvernementale décisive devant ses forfaits, les gabonais qui ont eu pour alternative d’immigrer pour se retrouver sont désormais les proies des citoyens étrangers avides de racisme. Hier, un étudiant gabonais tombait en Allemagne sous les coups de couteau d’un raciste. Aujourd’hui, quelques mois après ce cas, le tour est revenu à un autre gabonais, étudiant, Ketch Stessi Oboro Anjilakuono de subir cette même expérience.
Le silence du Gouvernement devant ces faits intolérables sous d’autres cieux trahit à se dérober des vrais problèmes, au détriment des problèmes moins concrets et urgents. C’est à croire que la vie d’un gabonais, quel qu’il soit, mort de manière suspecte à l’étranger n’a que peu d’intérêt. En tout temps, ces tragiques incidents se répètent, laissant prospérer le mal vis-à-vis des gabonais expatriés. Sommes-nous de simples locataires dans ce pays ? Tout porte à croire que oui ! La citoyenneté gabonaise, l’appartenance à cette belle nation sont sujettes à une déchéance qui ne s’explique pas, au point que de nombreux gabonais ne se retrouvent plus en leur pays.
Michaël Moukouangui Moukala